Je peux vivre où je me sens bien

J’ai eu une copine au téléphone. Elle est partie en vacances dans le pays dont sont originaires ses parents. Ça m’a fait plaisir d’avoir de ses nouvelles, d’autant plus que ça faisait longtemps que je ne l’avais pas entendue aussi épanouie. C’est certain que l’énergie d’une personne peut se ressentir dans sa voix… Jusqu’au moment où elle m’a fait part de son retour prochain en France : « Je n’en peux plus de Paris, tu ne peux pas savoir à quel point ! ».

Je me suis permise de lui demander pourquoi elle n’envisagerait pas de déménager dans ce pays où elle se sent si bien. « Ce n’est pas si simple que ça !  » me répondit-elle. Et elle ajouta tout plein d’excuses appuyant son propos. « J’ai toujours vécu en France…Mes enfants sont scolarisés en France… Mon appartement est en France… ».

Contrairement à elle, je ne voyais pas l’impossibilité de la chose. Certes, ça ne se ferait pas du jour au lendemain, et des conséquences plus ou moins compliquées pourraient découler de ce départ vers une autre contrée. Mais si c’est vraiment ce qu’elle veut au fond d’elle, alors pourquoi se l’interdire d’emblée à coup d’injonctions et d’excuses ? Pourquoi ne pas regarder plutôt le côté faisable de la chose ? Oui, ce n’est pas aussi simple, mais ça le rendrait beaucoup plus si elle commençait déjà par s’autoriser à le concrétiser.

Quand bien même on est née et on a grandi dans tel pays, que nos enfants y sont scolarisés, que notre logement s’y trouve, est-on pour autant prisonnier de cet endroit à jamais ? Nous vivons avant tout sur la planète Terre. Et nous sommes libres de nous poser où il nous semble bon de vivre. Car nous ne vivons pas pour appartenir à un pays. Nous vivons pour être heureux. Si nous trouvons un lieu où on se sent chez soi, nous avons le droit d’y poursuivre notre vie.

Aujourd’hui, je me sens encore bien chez moi en région parisienne. Mais je ne vous cache pas que j’envisage de partir tôt ou tard. Je n’ai juste pas encore trouver THE PLACE TO BE. Et le jour où ça arrivera, je saurais que je peux vivre où je me sens bien.

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