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BUT FIRST, I HAVE TO REST A LITTLE BIT. 😅
J’AI LE POUVOIR DE NE PAS SOUFFRIR
J’ai déjà été dans une phase où j’avais eu un profond dégoût pour les hommes. Ça a été le cas suite à une rupture douloureuse, conséquence de la découverte d’une infidélité chronique de mon partenaire de l’époque. Me sentant profondément souillée par cette trahison, je m’étais résolue à fermer mon cœur aux hommes, persuadée que l’amour faisait souffrir. J’avais fait un pacte avec moi-même, celui de ne jamais retomber en souffrance comme je l’avais vécu à ce moment-là. Et faire entrer un nouvel homme dans ma vie équivalait à prendre ce risque une fois de plus. J’assumais le choix de rester célibataire et cela a duré presque trois ans.
A vrai dire, je vivais plutôt bien ce célibat volontaire et délibéré. Je me souviens de ces soirs où je m’étais préparée mon petit plateau repas que je kiffais déguster devant la télé. Je me disais à moi-même : « Quel bonheur d’être célibataire ! Au moins comme ça, personne ne peut me faire souffrir ! ». Sauf qu’au bout d’un moment, je me suis rendue compte que cet idéal n’était pas celui que je m’étais imaginée lorsque j’étais plus jeune. La petite fille que j’étais avait un tout autre projet pour elle-même, notamment celui de se marier et de fonder une famille au plus tard à 25 ans. Et là, j’avais déjà dépassé les 30 et même si je me complaisais dans ce célibat, je n’envisageais pas pour autant de devenir une de ces vieilles dames aigrie par le temps et la solitude.
Quand bien même on a été déçue par ces hommes qui nous ont fait du mal, doit-on forcément fermer la porte à l’amour d’un autre ? Avec le recul, je ne pense pas. À l’époque, c’est vrai, j’avais pris la bonne décision de fermer la porte à la souffrance. Mais aujourd’hui, cela ne m’empêchera pas de la laisser ouverte pour l’amour d’un homme. Je me suis rendue compte qu’associer amour et souffrance était complètement insensé. Bien sûr qu’on peut refuser la souffrance. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en réalité, cette souffrance, elle vient de nous et non pas de l’extérieur. Cela n’excuse en rien les mensonges et tromperies de mon ex. Mais, plutôt que de me dire « tous les hommes font souffrir alors je n’en veux plus dans ma vie », j’aurais pu me dire « ce genre d’homme ne me mérite pas, je ne laisse pas ses actes ignobles atteindre mon intégrité ».
L’ex dont je vous parle au début de cet article avait véritablement créer une profonde blessure de trahison dans mon cœur. La plaie était béante et sanglante. Alors j’avais opté pour l’envelopper de plusieurs tours avec un gros bandage, de sorte à ce que le sang ne puisse jamais traverser son épaisseur. Et vous savez, quand on fait ce type de bandage, on ne sait pas vraiment à quel moment on va pouvoir le retirer. On sent que c’est très sensible et qu’il y a encore de la douleur à l’intérieur. On a peur de le retirer un peu trop tôt et de s’apercevoir que la blessure n’a pas encore bien cicatrisé, et qu’à tout moment elle peut se rouvrir au moindre à-coup. On se dit qu’il vaut mieux le laisser le plus longtemps possible, on ne sait jamais.
Et puis le temps passe, on s’est désormais habituée à ce bandage, comme s’il était devenu une seconde peau. Il fait partie intégrante de notre corps. On sait qu’il est là pour notre bien, pour nous protéger. Mais on se rend compte que, par moment, il sert un peu trop. On a l’impression qu’il nous étouffe. On a envie de respirer mieux. On a envie de retrouver cette sensation qu’on avait lorsque notre peau était nue, cette sensation de fraîcheur et de liberté, cette sensation de pureté et d’amour.
Alors, petit à petit, jour après jour, on retire une première épaisseur, puis une deuxième, jusqu’à ce qu’on découvre ce qu’est devenue notre blessure. S’est-elle transformée en une belle cicatrice ou alors semble-t-elle encore fragile ? Et puis même si elle semble fragile, je vais la laisser sécher à l’air, ça va aller. Le temps est mon allié, il va terminer le travail pour moi. Notre cœur est redevenu tout nu. Il est vulnérable, mais il respire mieux désormais. La cicatrice qui s’est dessinée sur lui nous rappelle au combien ça lui avait fait mal d’avoir été trahi. La cicatrice nous rappelle qu’ il va falloir être sur ses gardes et se montrer plus costaud.
Et puis, un nouvel homme se présente à la porte de notre cœur, tel un candidat pour un entretien d’embauche. On ne le connaît pas assez, on a peur de se faire avoir une fois de plus. Mais ce sentiment d’amour partagé nous a manqué. On a envie de prendre le risque, on lui laisse le bénéfice du doute, on a envie de croire au bonheur. On a laissé filer trois année de célibat, et maintenant on se sent prête, prête pour l’aventure.
Au début, on y va à tâtons. On garde en mémoire nos souffrances et on fait attention. Et puis finalement, ça se passe bien. Tout sent bon la rose. Ça fait longtemps qu’on n’avait pas aussi bien respirer. Notre cœur se gonfle de bonheur. Notre tête repose sur un nuage tout blanc, plein de pureté. On avait oublié comme c’était agréable, on se souvient de tous ces bons côtés. Et on se laisse porter, on s’envole, on se sent légère, on savoure, c’est tellement plaisant.
Un jour, une force soudaine nous attire vers le sol. On aurait préféré retomber tranquillement sur nos pattes, mais on a atterri directement sur le cul. Le vol était plaisant, mais l’atterrissage assez violent pour tout nous faire oublier. On est comme chamboulée. On s’est faite encore avoir. On y avait cru, mais ce n’était pas encore ce qu’on espérait. On se souvient alors de la démarche qu’on avait eu pour le précédent. Doit-on ressortir le bandage pour plusieurs années ? Non, cette fois-ci la blessure est moins profonde parce qu’on a su réagir assez vite pour éviter qu’elle s’ouvre davantage. Un simple pansement suffira. Je le retirais plus vite cette fois-ci, parce que je sais comment guérir plus vite.
J’accepte de subir quelques épreuves pour comprendre comment l’amour doit fonctionner. J’accepte de me blesser autant de fois que nécessaire pour apprendre à me protéger comme il se doit. Je sais désormais que, pour éviter de me blesser ou éviter que la blessure soit trop profonde, je dois me dire que les comportements d’autrui sont une conséquence de leur mal-être. Et aussi mauvais qu’ils sont, ils n’ont pas pour but premier de me blesser. Ils m’ont blessé malgré eux, ils m’ont blessé parce que je n’ai pas fermé la porte à temps, ils m’ont blessé parce que je les ai laissés atteindre mon cœur.
Il ne tient qu’à moi de savoir si ces troubles extérieurs doivent me faire souffrir ou non. C’est moi, et moi seule, qui ait le pouvoir de les laisser m’atteindre ou non. Je le sais maintenant. Je sais que c’est moi qui décide. C’est moi qui tiens les rênes de ma vie. Si je décide de laisser la porte ouverte pour un autre homme, je sais que je la laisse ouverte au risque de me faire blesser. Mais j’ai appris qu’à chaque nouvelle expérience, si je vois que le comportement de l’autre peut me blesser, j’ai aussi la possibilité de refermer cette porte. Je le sais parce que je m’aime et que je veux me préserver de toute souffrance. Je respecte le pacte que j’avais fait avec moi-même. Par contre, je dois laisser la porte ouverte parce que la petite fille que j’étais voulait que je trouve l’amour. Et cette petite fille, je l’aime aussi et je veux la rendre heureuse.
Je m’aime assez pour savoir que la porte doit rester ouverte à l’amour et qu’à tout moment je peux la fermer lorsque l’ombre de la souffrance pointe le bout de son nez. Je me fais confiance et je fais confiance au destin. Je sais que j’ai droit à un homme bon qui m’aimera d’un amour vrai et respectera la femme que je suis. Je laisse la porte ouverte à cet homme qui aura les mêmes principes que moi et qui reconnaîtra en moi ma véritable valeur. Et je la fermerais à temps si je reconnais un imposteur chez n’importe quel homme qui se fera passer pour celui qui m’attend et me mérite vraiment.
Virginie Vindevoghel – Avril 2020
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